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L’essor des énergies renouvelables inéluctable pour accompagner les ambitions de la France en matière d'intelligence artificielle.

FocusIndustrie, économie et emploiNeutralité carbone
13 février 2025
Défis du stockage et distribution vs fossiles

Emmanuel Macron a récemment affiché sa volonté de faire de la France une terre d’accueil pour des data centers « propres » afin d’accompagner le développement de l’intelligence artificielle.  Mais derrière cette ambition, une question clé se pose : comment alimenter ces infrastructures énergivores sans hypothéquer la décarbonation d’autres secteurs stratégiques comme la mobilité ou l’industrie ?

Si Emmanuel Macron fait bien de rappeler que la France est désormais de nouveau exportatrice nette d’électricité (89TWh en 2024) cela ne suffira pas pour assumer les ambitions affichées de la France. Il faut tout d’abord rappeler que nous ne sommes pas exportateurs nets tout au long de l’année. En hiver, ou pendant des périodes de froid, la France doit compter sur ses voisins pour répondre à notre demande d’électricité. Dans ce contexte, si la France ne dimensionne pas sa production d’électricité à la hausse, l’alimentation de datas centers en continu deviendrait plus difficile à garantir sur le long terme. Plus largement dans un trajectoire assumée de souveraineté énergétique qui comme chacun sait est le corolaire de la croissance, la France doit renforcer sa production électrique avec une énergie abondante, bon marché et dont les prix sont stables.

Les ambitions de la France dans différents domaines stratégiques se retrouvent forcément corrélées au développement rapide des énergies renouvelables dans notre pays.

Si le nucléaire est un pilier de notre mix énergétique, l’essentiel de la croissance de la production d’électricité en France au cours des dix prochaines années viendra en grande partie des énergies renouvelables électriques.L’éolien et le solaire photovoltaïque sont actuellement les seules sources de production capables de monter en puissance rapidement, avec des coûts compétitifs et stables et des délais de mise en service compatibles avec le rythme rapide de développement de l’intelligence artificielle et de ses besoins.

Prenons le président de la République au mot et adoptons sans tarder une « stratégie Notre-Dame » de l’électrification de notre pays, avec comme premier enjeux l’amplification, l’accélération et la simplification du développement des EnR électriques en France. Les ambitions françaises dans le développement de l’IA, tout comme les enjeux de réindutrialisation, de mobilité, de souveraineté et de sécurité énergétique sont maintenant clairement liés à la capacité de la France à porter un plan massif d’électrification en son sein et au cœur de l’Europe.