L'Éolien en mer, un atout majeur de la reconquête industrielle
État des lieux
Malgré un très fort potentiel et forte de ses 4 façades maritimes, la France est largement à la traine en matière d’éoliennes en mer par rapport à ses voisins Européens.
Avec seulement 3 parcs d’éolien en mer opérationnels et raccordés en 2024 pour une puissance totale de 1500 MW, la France multiplie désormais les efforts pour faire faire décoller une filière renouvelable industrielle déjà bien implantée dans nos territoires. À ce jour une quinzaine d’autres parcs d’éolien en mer sont amenés à être déployés d’ici 2035.
La France constitue déjà une base industrielle de premier plan à l’échelle européenne : elle accueille 1/3 des capacités européennes de production d’éoliennes en mer et de sous-stations électriques.
La filière de l’éolien offshore en France représente fin 2022 plus de 7500 emplois directs selon le dernier Observatoire des énergies de la mer.
Chiffres clés
Objectifs
L’éolien en mer posé et flottant : une filière renouvelable déterminante pour atteindre nos objectifs climatiques
Dans le prolongement des annonces du Président de la République en février 2022, qui visent à mettre en service une cinquantaine de parcs éoliens en mer au large des côtes françaises pour une capacité installée de 40 GW d’ici 2050, un « Pacte pour l’éolien en mer » a été signé entre les représentants de la filière et l’Etat pour déterminer une trajectoire de développement à moyen et long terme. A ce titre, l’ éolien en mer deviendra l’une des énergies renouvelables majeures en France pour nous permettre de réussir le défi de l’électrification et diminuer notre recours aux énergies fossiles.
À travers ce « Pacte éolien en mer », l’Etat s’engage à viser un volume minimal d’attribution d’appels d’offres de 2 GW/an pour l’éolien en mer dès 2025. Dans cette dynamique, fixer l’objectif de 20 GW attribués en 2030 pour atteindre une capacité de 18 GW en service en 2035 et de 40 GW en 2050.
Cette confirmation de l’engagement de l’Etat pour un développement ambitieux de l’éoliennes offshore a conduit la filière à prendre les engagements suivants :
- Viser un quadruplement du nombre d’emplois de la filière pour occuper, d’ici 2035, au moins 20 000 emplois (directs et indirects) sur le territoire
- Engager plus de 40 milliards d’euros d’investissements pour la réalisation des projets, au cours des 15 prochaines années.
- D’ici à 2035, atteindre un contenu local à hauteur de 50 % de l’ensemble des coûts du projet, au moment de sa mise en service, pour chacun des projets éoliens en mer
- Mettre en œuvre des projets exemplaires en matière d’intégration à l’environnement, humain comme naturel, dans lesquels ils s’insèrent.
Défis
Réussir la planification pour tenir l’objectif de 40 GW d’ici 2050 et rattraper notre retard sur les énergies marines renouvelables.
Pour mener à bien les objectifs ambitieux de la France pour l’éolien en mer 4 débats public, un par façade maritime et non plus par projet, seront organisés. L’ensemble des parties prenantes dont les pêcheurs, associations et riverains seront consultés dans le cadre de ces débats publics. L’association du public se poursuivra à toutes les étapes du projet. À l’issue du débat public, l’État et RTE informeront la Commission Nationale du Débat Public (CNDP), chargée de l’organisation, de ces débats des modalités d’information et de participation mises en œuvre jusqu’à la désignation du développeur éolien. Une fois désigné, ce dernier complétera, en lien avec RTE, leur définition et leur mise en œuvre jusqu’à l’ouverture de l’enquête ou de la consultation publique sur les autorisations. La CNDP peut émettre des avis et recommandations sur ces modalités. En particulier, le raccordement du parc éolien en mer fera l’objet d’une concertation complémentaire à ce processus de participation du public.
Focus
Réussir le pari de l’éolien flottant : une opportunité de leadership mondial pour la France.
La filière éolienne flottante française fait l’objet de plusieurs projets de démonstrations et de projets de fermes pré-commerciales. La Méditerranée, où le fond marin descend très proche des côtes à plus de 60 mètres de profondeur, est particulièrement propice aux installations flottantes. Sur la côte atlantique l’éolien flottant permet également d’aller plus loin au large pour minimiser les conflits d’usage de la mer (pêche, tourisme …).
Les différentes formes d’éolien flottant :
Depuis le 1er démonstrateur d’éolien flottant en France, implanté en 2018 sur le site d’expérimentation Sem-Rev à 20 km au large du Croisic, d’autres projets arrivent à maturité et de nombreuses entreprises françaises et internationales se positionnent sur cette technologie. Avec un potentiel de développement très favorable en en France, on estime que les projets flottants pourraient représenter plus de 35% de tous les projets en mer d’ici 2050. L’enjeu principal pour l’éolien flottant est de faire converger son coût vers celui de l’éolien en mer posé, d’où la nécessité de développer plusieurs projets pour industrialiser la filière et gagner en compétitivité.
En 2023, les quatre projets de fermes pilotes éoliennes flottantes désignés par le Gouvernement en Méditerranée et en Bretagne sont en cours de réalisation. Avec l’installation fin 2023 du projet pilote Provence grand large à 17 km des côtes en face de Port-Saint-Louis-du-Rhône, en Méditerranée, la France se donne ainsi les chances de pouvoir bien se positionner pour le marché international.
Pour les 2 premiers projets commerciaux en Méditerranée, les zones ont été définies en 2023 au large de la côté narbonnaise (Aude) et du Golfe de Fos (Bouches-du-Rhône). Ces 2 projets d’une puissance unitaire de 250 MW (puis 750MW après extension) seront mis en service à l’horizon 2031. En Bretagne-sud, un autre parc commercial de la même puissance sera également opérationnel d’ici 2031. D’autres appels d’offres devraient être lancé pour réaliser les extension de ces parcs.