En développant les filières renouvelables électriques et en relocalisant nos moyens de productions, la France et l’Europe visent un double objectif : restaurer une souveraineté énergétique perdue au bénéfice des énergies fossiles, mais également restaurer leurs industries, leurs emplois et leurs savoir-faire. Si une grande partie de la chaine de valeur est située en Europe pour l’éolien et notamment en France pour l’éolien en mer, les filières photovoltaïques et de stockage doivent poursuivre et accélérer leur structuration avec comme objectif de relocaliser la production de ces technologies, qui sont une des briques de l’avenir de notre système électrique.
Les énergies renouvelables créatrices de milliers d’emplois en France.
En France l’ensemble des énergies renouvelables (électriques et thermiques) pourrait représenter plus de 236 000 emplois en 2028. C’est ce que révèle une étude menée par le Syndicat des énergies renouvelables (SER) et le cabinet EY sur la contribution des énergies renouvelables à l’économie de notre pays et de ses territoires. Cet effet bénéfique sur l’emploi est le résultat du très fort dynamisme économique engendré par le développement des énergies renouvelables. En 2035, l’éolien et le solaire photovoltaïque pourraient représenter en France à eux seuls plus de 100 000 emplois et participent déjà activement à la décarbonation et ré-industrialisation de la France.
Les chiffres d’affaires annuels pour les filières éoliennes et solaire cumulées dépassent en 2022 les 14 milliards d’euros et sont en constante augmentation. En favorisant l’innovation et la compétitivité dans le secteur des énergies renouvelables comme dans l’éolien en mer flottant ou sur les cellules solaires de nouvelles générations, la France se positionne pour saisir des opportunités commerciales et industrielles à l’échelle internationale, préalable pour redevenir une puissance exportatrice de technologies à forte valeur ajoutée.
Les pôles de formation et de compétitivité les EnR seront incontournables dans les prochaines années comme les Corporate PPA pour décarboner les sites industriels existants et plus largement inciter les entreprise à s’approvisionner en énergie renouvelables. Les emplois liés à l’ingénierie et à la construction ont affiché une croissance de plus de 15% dans l’éolien en 2021.
La France a sur son territoire un tiers des usines européennes pour l’éolien en mer et un tiers des capacités industrielles européennes pour les turbines, pales et stations électriques. Tirés par des leader mondiaux dans la fabrication de composants de haute précision, la France peut s’appuyer sur une filière donc le savoir-faire s’exporte déjà dans le monde entier, et dont les capacités ne demandent qu’à s’étendre.
Les énergies renouvelables bonnes pour les finances publiques
En plus de participer à la ré-industrialisation de notre pays, tout en créant de la valeur et des emplois aux cœurs de nos territoires, les énergies renouvelables électriques ont fortement contribué au budget de l’État ces dernières années. En France, en 2023, les EnR électriques ont abondé les finances publiques de plus de 13,7 milliards d’euros de recettes supplémentaires, qui ont directement contribuer à protéger le pouvoir d’achat des Français ainsi que la compétitivité de nos entreprises en finançant près de 75% du bouclier tarifaire. En évitant le recours aux énergies fossiles, le déploiement des énergies renouvelables a fait réaliser à notre pays une économie de 22 milliards d’euros sur ses achats de gaz et de pétrole de 2000 à 2019.
Des coûts de production très compétitifs pour les énergies renouvelables électriques
Les énergies renouvelables, telles que l’énergie solaire et l’énergie éolienne, connaissent une baisse significative de leurs coûts de production au fil du temps. Selon le rapport de l’Agence internationale de l’énergie renouvelable (IRENA) de 2020, les coûts de production de l’énergie solaire et éolienne ont diminué respectivement de 82% et 39% depuis 2010. Malgré la période de force inflation, la hausse des taux d’intérêt et celles des matières premières, les prix des énergies renouvelables électriques restent aujourd’hui nettement moins chers que les prix de marché en 2023 en Europe. Les derniers appels d’offres de grands parcs solaires au sol, d’éolien terrestre et en mer publiés en 2022 et 2023 restent bien en dessous de 100€/MWh. En moyenne sur l’année 2022, les prix français de « gros » spot et à terme spot ont atteint 275,9 €/MWh. (contre 109,2 €/MWh en 2021).
Les coûts du stockage en baisse constante : une opportunité industrielle et économique accompagnée par l’Europe
Certains opposent le fait que le coût complet d’un mix fortement basé sur les énergies renouvelables ferait exploser les prix de l’électricité : pourtant c’est bien la tendance inverse qui se précise au fil des ans. Les technologies de stockage de l’énergie, telles que les batteries, ont par exemple connu une baisse significative de leurs coûts ces 10 dernières années. Selon BloombergNEF, les coûts des batteries lithium-ion ont diminué de plus de 85% entre 2010 et 2020. Cette tendance se poursuit en 2023 avec l’accroissement des volumes.
De nombreuses études et analyses indépendantes comme le rapport RTE « futurs énergétiques » vers un système très majoritairement électrifié, basé sur les énergies renouvelables et le nucléaire est réalisable et économiquement viable. Les politiques publiques ainsi qu’un travail sur le cadre économique peuvent jouer un rôle clé dans le développement du stockage réseau qui n’en est qu’à ses débuts en France. Le Fit for 55 en favorisant l’innovation, les investissements et la recherche dans ce domaine doit permettre au coût du stockage de l’énergie de continuer à baisser, ce qui permettra de renforcer le chemin vers l’électrification des usages, condition sine qua none à l’atteinte des objectifs de décarbonation et donc de souveraineté que la France s’est fixée.
Même dans un scénario 100% énergies renouvelables, le stockage n’impacterait pas tant que cela le coût complet du système électrique selon une étude parue dans The Energy Journal et menée par des chercheurs du Cired et de l’insitut I4CE en 2020 et mise à jour en 2021.